OGM, QU'A FAIT L'ETAT ?
Le journaliste du quotidien "Le Monde", monsieur Hervé Kempt a publié le 23 septembre, un article - reproduit ci-dessous - sur l'étude du professeur Gilles-Eric Séralini. Cet article pose le problème de fond: celui du rapport entre l'argent et la Vérité.
La conclusion d'Hervé Kempft est on ne peut plus claire: "quel rapport entre l'argent et la vérité?" Pour dire la chose plus précisément et plus crûment: quel rapport entre la recherche effrénée du profit maximum à tout prix, et à celui de notre santé et de nos vie, et la Vérité, en l'espèce la Vérité scientifique.
Sans arrière pensée, il faut dire merci au Professeur Séralini et à son équipe d'avoir réalisé cette étude dans les conditions invraisemblables que nous connaissons. Il y aura un avant et un après! Une page est tournée, une voie est ouverte.
Déjà, les chiens de garde de l'industrie agro-alimentaire, les chiens bardés de diplômes et d'honneurs sont en chasse. Qu'importe: la voie est ouverte et il faut en profiter!
Il y a les gros bouledogues ayant pignon sur rue, et les ratiers, qui sont aussi des rats, et qui attaquent sans vergogne tout ce qui bouge "au nom de la science" en réalité au nom de l'industrie agro-alimentaire et de l'industrie pharmaceutique qui veulent tout régenter en matière de santé, pour leur profit et contre notre santé. Ces gens là, auraient seuls le droit d'expérimenter de faire "progresser la science" sans l'ombre d'un contrôle! Ces gens sont objectivement et souvent réellement d'extrême droite et les meilleurs défenseurs d'un ordre social périmé: celui du profit à tout prix autrement dit du capitalisme. Je pense à l'AFIS (Association Française pour l'information Scientifique) ou au blog fascisant imposteurs. Ils tirent à boulets rouges sur tout ce qui n'est pas science formatée au service du capital. Ils mentent, calomnient, déforment la vérité et attaquent très en dessous de la ceinture. Ce qui prouve d'ailleurs leur impuissance réelle. Le Pr Séralini, comme Marie-Monique Robin, comme la psychanalyse, comme l'homéopathie sont les cibles privilégiées. Les chercheurs, les citoyens qui ont à coeur la Vérité et les vrais intérêts des personnes qui vivent dans ce pays, doivent dénoncer ces pratiques et leurs auteurs.
Au passage, une des principale critiques qu'ils font au Pr Séralini dans l'affaire de ses travaux récents est le les avoir accompagné d'une campagne médiatique. Pour moi, c'est merci, chers amis qui ont mis en place et ces recherches et cette campagne. Vous vous êtes - pour nous tous - donné les moyens d'empêcher que comme d'habitude l'étouffoir soit mis sur ces travaux. Et ce n'est pas l'auteur de ces quelques mots qui s'en plaindra, car il lutte depuis plus de 40 ans pour que les théories et les propositions du Docteur André Gernez soient reconnues et au moins expérimentées, alors que de nombreuses études sont parues depuis 40 ans qui les valident. En particulier, plus personne ne conteste aujourd'hui la théorie des cellules souches exposée par un mémoire envoyée à l'académie des sciences et 1969! C'est seulement à partir de 1993 que les chercheurs ont commencé à les trouver dans tous nos organes.
Mais, cher Monsieur Séralini, vous avez ouvert une porte, je dirais défoncé une porte, que tous ces gens croyaient fermée à jamais. Il est plus difficile de refermer une porte défoncée qu'une porte discrè-tement ouverte! Merci, tout ce qui se fait de neuf dans ce pays saura s'y engouffrer.
Docteur Jacques Lacaze
En 1998, sous la direction de Bernard Cassou et Michel Schiff est paru un ouvrage qui faisait le point, à propos de divers domaines de nos vie, sur les rapports entre le citoyen et les exeprts: "Qui décide de notre santé? Le citoyen face aux experts". Michel Schiff, m'avait confié le chapitre consacré aux campagnes de vaccination contre l'hapatite B, que j'avais intitulé: "santé publique ou marketing". Il est toujours d'une actualité brulante!
_________________________________________________________________________________________________
Article d'Hervé Kempf:
"Shakespeare l'écrivait : " Les mauvaises nouvelles sont fatales à celui qui les apporte " (Antoine et Cléopâtre). Ainsi les critiques pleuvent-elles sur l'étude publiée par Gilles-Eric Séralini dans Food and Chemical Toxicology.
Si la méthode et les moyens s'en révèlent à l'examen faibles, erronés, ou biaisés, ses conclusions - le potentiel cancérigène d'une alimentation transgénique - en seront démenties. Il est essentiel et normal que cet examen se déroule avec rigueur. Mais ce n'est qu'un aspect du problème. Une question essentielle est de savoir pourquoi un chercheur de qualité, employé dans une structure publique, a été obligé de chercher des fonds auprès de fondations privées pour pouvoir mener en catimini une étude d'un intérêt général. De savoir pourquoi, alors que les organismes génétiquement modifiés sont entrés dans le débat public depuis plus de quinze ans, suscitent une interrogation collective, entraînent des conséquences majeures en termes d'économie agricole, de savoir pourquoi, donc, les autorités publiques n'ont pas demandé à des chercheurs publics des études approfondies et neutres sur la nocivité des OGM. Le Centre national de la recherche scientifique, l'Institut national de la recherche agronomique sont-ils dénués à ce point de biologistes et d'expérimentateurs, qu'il faille toujours s'en remettre aux études pilotées par Monsanto, Syngenta, Pioneer, et dont les données restent secrètes, au nom du " secret industriel " ?
Poser la question, c'est souligner la passivité du corps politique et de l'institution scientifique. On ne peut la comprendre que par la dérive de l'activité scientifique depuis une trentaine d'années. Elle était auparavant financée par les fonds publics, ce qui permettait une plus grande liberté à la recherche. Elle est maintenant, de plus en plus souvent, financée ou orientée par des entreprises qui ont peu d'intérêt pour les recherches non appliquées et négligent les effets des technologies qu'elles veulent commercialiser.
La " science " n'est plus indépendante - cela est net dans le domaine des biotechnologies végétales. Par son opération de communication médiatique, M. Séralini prend à témoin les citoyens de ce problème.
Derrière les querelles scientifiques sur la nocivité de tel produit ou technologie se joue un drame qu'un Shakespeare pourrait mettre en scène : celui du rapport entre l'argent et la vérité".
Hervé Kempf, kempf@lemonde.fr
Voir l'article du Monde: link lemonde.fr