Arrêt d’un essai clinique
du Gardasil
en Inde: 7 décès,
120 effets indésirables
graves,
conflits d’intérêts,
désinformation…
La député Brinda Karat
Big-pharma, une industrie de la mort sous couvert de "santé publique". Une seule solution: nationaliser l'intégralité de ce secteur et le placer sous contrôle des usagers! Lisez l'article ci-dessous et l'article sur les essais médicaux en Inde (extraits) .
Vifs remerciements à l'équipe de Pharmacritique qui a publié son travail sur ce scandale immonde.
Jacques Lacaze
Dans plusieurs articles parus dans les media indiens, on apprend que le Conseil Indien de la Brinda Karat the Hindu.jpgRecherche Médicale (ICMR : Indian Council of Medical Research) a décidé en juin 2010 d’arrêter la vaccination par le Gardasil dans les deux régions Gujarat et Andhra, dans le cadre d'un essai clinique mené depuis juillet 2009 par Merck, les autorités régionales et l’ONG PATH basée à Seattle. Le programme visait à inclure des jeunes filles des couches sociales les plus pauvres (intouchables, musulmanes, etc.) et bénéficiait pour ce faire d’un financement de la Fondation Bill et Melinda Gates.
La députée communiste Brinda Karat a exigé l’arrêt immédiat de cette recherche médicale lorsque la presse a fait état du décès de sept jeunes filles et d’au moins 120 cas d’effets indésirables sévères après la vaccination par Gardasil. La députée a réclamé la mise en place d’une commission d’enquête indépendante afin de déterminer les responsabilités dans cet essai et de clarifier les conflits d’intérêts des puissances publiques et les conditions éthiques et scientifiques dans lesquelles se fait la recherche clinique en Inde, à travers des partenariats public-privé pour le compte de multinationales occidentales du médicament.
Brinda Karat a accusé Merck de désinformation délibérée et de publicité trompeuse sur le Gardasil.
Quelques sources :
- DNA India, 8 avril 2010 : "Cancer vaccine programme suspended after 4 girls die » (Vaccination contre le cancer suspendue après la mort de quatre jeunes filles)
- The Hindu, 7 avril 2010, “HPV vaccine programme: Brinda seeks impartial enquiry” (Programme de vaccination anti HPV : Brinda [Karat] cherche à mettre en place une enquête impartiale ; la photo d’illustration accompagne l’article)
- The Tribune, 9 mai 2011, « Brinda demands action on HPV vaccine probe report »
- The Hindu, 11 mai 2011, « HPV vaccine issue: Brinda Karat questions role of ICMR »
- The Hindu, 10 juin 2011, « Brinda slams unethical HPV vaccine trials»
- The Hindu, 12 juin, « Too bitter a pill to swallow» (Une pilule trop amère pour l'avaler)
- The Hindu Business Line, 10 mai 2011, « Drug controller, ICMR violated norms in clearing HPV project» (L'agence de contrôle du médicament et l'ICMR ont violé les réglementations lors de l'encadrement du projet HPV)
- PATH, 11 mai 2011, « Statement from PATH: HPV vaccine demonstration project in India »
- Nature News, 22 juin 2011, « Vaccine trial's ethics criticised »
Les grandes lignes de l’essai clinique
Ce programme de recherche allait concerner au total 32.000 filles âgées de 10 à 14 ans, dans le cadre d’une étude de deux ans visant à déterminer l’utilité de la vaccination des jeunes filles de 12 ans et des aspects pragmatiques de l’administration du Gardasil (“acceptability and service delivery issues”, selon The Hindu).
Lorsque l’essai clinique a commencé, en juillet 2009, le Gardasil avait déjà obtenu une autorisation de mise sur le marché en Inde, où il est commercialisé par MSD Pharmaceuticals Pvt Ltd (MSD, c’est Merck, Sharp & Dohme). Mais les résultats de l’essai devaient servir d’argument étayant la demande de Merck d’inclure le Gardasil dans les recommandations vaccinales nationales et de le prendre en charge dans le cadre de programmes de santé publique, et notamment le Universal Immunisation Programm.
Quatre jeunes filles sont mortes et 120 ont subi des effets indésirables sévères, principalement de type maux de tête, épilepsie, troubles gastro-intestinaux et puberté précoce. En outre, des militantes féministes ont exprimé leurs inquiétudes sur l’impact de la vaccination et de l’étude sur la santé mentale des adolescentes.
(...)
Actions et réactions de la députée Brinda Karat
La députée communiste Brinda Karat (CPI-M: Communist Partyof India-Marxist) a pris position très tôt au parlement et dans la presse, à propos de nombreux aspects de cette étude, qui a été conçue et menée en violation des règles éthiques et de la méthodologie scientifique. Elle souligne qu’on ne peut administrer un médicament ou vaccin à des enfants sans qu’il y ait eu des essais cliniques complets, d’abord chez les adultes, y compris des essais de phase III. Or le Gardasil n’a été testé que sur un échantillon minime de 110 jeunes filles, avec un suivi d’un mois après la dernière dose de vaccin, et même ce suivi ne visait pas à établir la tolérance et le rapport bénéfices/risques, mais uniquement à déterminer la réponse immunitaire induite par le Gardasil. En outre, ce vaccin a obtenu aussi une autorisation de mise sur le marché chez des femmes adultes de plus de 26 ans, sans essai clinique dans cette tranche d’âge.
D’autre part, Brinda Karat demande pourquoi le gouvernement s’est embarqué dans une telle étude dont le protocole prévoit l’administration de trois doses de Gardasil, alors qu’il avait annoncé la mise en place d’une étude multicentrique à très grande échelle visant à déterminer si deux doses de vaccin suffisent.
Merck et ses satellites : Publicité mensongère et désinformation délibérée sur le Gardasil
La désinformation semble être une constante autour du Gardasil, tout comme les conflits d’intérêts. Je rappelle au passage la mise en garde de la revue allemande indépendante Arznei-Telegramm sur la désinformation mise en place par Sanofi Pasteur MSD (holding de Merck et de Sanofi Pasteur, à 50-50). D’autres références à la désinformation sur ce vaccin comme sur le cancer du col de l’utérus sont contenues dans la soixantaine d’articles publiés sur Pharmacritique sur le Gardasil et le Cervarix (accessible à partir de la liste alphabétique des catégories à gauche de la page). Sans oublier les articles portant directement sur les conflits d’intérêts autour de ces deux vaccins, que l’on peut lire à partir de cette page.
(...)
Des "défaillances mineures" entraînant des morts "inexpliquées" dans une population très vulnérable
Quant aux décès, le rapport de la mission d'enquête dit que la cause n'a pas pu être établie, mais qu'ils ne sont probablement pas dus au Gardasil. Quant à la violation des normes éthiques, le rapport note "plusieurs défaillances mineures dans la planification et le déroulement de l'étude". Mineures?(...)
Conflits d’intérêts, fraude, partenariats public-privé douteux, violation des réglementations…
L’article du 9 mai 2011 de The Tribune, « Brinda demands action on HPV vaccine probe report », rend compte d’une lettre ouverte adressée par la députée Brinda Karat au ministre de la Santé Ghulam Nabi Azad. Prenant acte des conclusions du rapport de la mission d’enquête sur l’essai clinique sur le Gardasil, dont elle avait elle-même demandée la mise en place, la députée demande des actions en justice contre les responsables des institutions publiques impliquées dans l’essai clinique sur le Gardasil, et notamment l’ICMR (Indian Council for Medical Research) et l’agence du médicament DGCI (Drug Controller General of India).
(...)
Les fillettes indiennes, cobayes humains pour le profit de l'industrie pharmaceutique
Des laboratoires pharmaceutiques orientés par la recherche de profit cherchent à conquérir l’immense marché qu’est l’Inde et à pousser à la vente de leurs vaccins en se servant de tels partenariats public-privé et en créant des conflits d’intérêts. Pas question de les laisser faire, pas question d’instrumentaliser le système afin d’obtenir l’inclusion de leurs produits dans les programmes nationaux de vaccination, tonne Brinda Karat. Ce n’est pas la recherche de profit qui sera le moteur de la recherche médicale en Inde, et elle ne se fera pas sur le dos des enfants les plus pauvres, dont les droits sont violés. Ce genre de projet, présenté comme exemplaire et censé inaugurer toute une série, doit être le dernier, ajoute-t-elle.
Lors d'un séminaire organisé en juin 2011 par l'organisation AIDWA (All-India Democratic Women's Association) sous le titre "Vaccin contre le cancer du col de l'utérus - conséquences", Brinda Karat a réaffirmé son opposition à ce que deux compagnies pharmaceutiques multinationales (Merck et GSK) se servent des pauvres comme des cobayes lors d'essais cliniques sur leurs vaccins dont l'utilité et l'efficacité n'a pas été démontrée(...)
Elena Pasca
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http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2011/08/09/arret-d-un-essai-clinique-du-gardasil-en-inde-6-deces-120-ef.html
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